C’est à 4 mains que nous avons imaginé, réalisé et présenté notre projet de diplôme intitulé Le bruit qui marche.
Le bruit qui marche est un ensemble de 4 balades thématiques, faisant entre 2 et 4 km, passant au travers du quartier des Pradettes à l’ouest de Toulouse.
Ces itinéraires correspondent à des visions différentes données par les habitant.e.s, passant.e.s et travailleur.euse.s quotidien.ne.s des Pradettes et permettent de découvrir ce quartier par de nombreux biais subjectifs.
Ce projet lègue un archivage de paroles constituant un récit collectif de quartier. Les pradettes sont en pleine mutation et Le bruit qui marche propose un jalon dans le temps, un témoin de ce qu’était le quartier à un instant T. L’ensemble du projet serait activé fictivement lors d’un événement où le quartier viendrait se mettre en fête. À l’occasion du 18 juin, date annuelle de la fête du quartier des Pradettes, nous avons imaginé une communication et une signalétique événementielles ainsi qu’un scénario d’activités qui viendraient augmenter les différents parcours.
Afin d’obtenir une matière juste, spontanée, sincère et sans idée préconçue de ce territoire, nous jugions important de mener une enquête in-situ au plus près des acteur.ice.s du quartier avant d’élaborer un projet. Nous avons placé le curseur du faire ensemble au niveau de la phase prospective du projet.
Cette phase d’enquête que nous avons nommée “Raconte-moi tes pradettes” à pris forme grâce à différents dispositifs : d’abord dans une démarche à sens unique avec des boîtes à questions dispersées dans le quartier. Elles permettaient de répondre à un besoin pour nous d’avoir un espace de récolte et une interface de rencontre avec les habitant.e.s. Ces boîtes faisaient également signal dans l’espace avec leurs couleurs vives. Elles comportaient des “kit” qui sont un ensemble de documents (questionnaire, stickers, mot de présentation..) offerts aux habitant.e.s pour leur proposer de nous raconter leur quartier. Il s’agissait d’objets autonomes qui proposaient une première rencontre et l’ouverture d’un dialogue, mais il était nécessaire d’engager une discussion plus frontale avec les habitant.e.s lors d’un moment en direct à l’occasion du marché. Nous devions alors faire médiation de nos objets (jeu, fiches à compléter, carte à pointer…) pour inciter une participation.
Cette phase d’enquête à également été pour nous l’occasion d’arpenter le quartier et d’effectuer divers relevés qui ont alimenté le projet. La typographie Pradettes, et ses différents styles que nous avons dessiné, vient habiter tous nos supports de communication et devient une typographie identitaire pour Le bruit qui marche. Elle est issue de relevés formels sur les enseignes présentes sur la place des Pradettes.
À l’issue de cette enquête comprenant nos relevés personnels ainsi que nos différents dialogues avec les habitants, nous avions à notre disposition de nombreuses ressources.
Des fragments de récits personnels ont émergé venant mettre en exergue une récolte d’envies, de lieux, de souvenirs, de volontés… Autant de regards que chacun.e avait sur ses espaces quotidiens que nous souhaitions rendre visibles et lisibles en les mettant en résonance.
Le Bruit qui marche comprend donc 4 itinéraires nommés respectivement Boucle des histoires, Tour d’horizons, Voie rapide et Passage d’ici à demain. Les différentes balades que nous proposons partent du constat que les Pradettes regorgent de coins et de recoins à découvrir ou à redécouvrir et à investir. Afin de donner à voir la richesse de ces regards sur le quartier, ces 4 balades naviguent entre des espaces fréquentés et d’autres plus insolites et discrets. Chacunes d’entre elles correspond à une vision différente des Pradettes par le biais de paroles récoltées et mises en espace.
Les chemins :
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Boucle des histoires ( 3,6 km)
Cette boucle donne à voir le passé et les histoires du territoire rural des Pradettes en passant par le prisme de celleux qui y vivent. “
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Tour d’horizons ( 3,3 km)
Ce tour global du quartier offre un panorama des lieux chéris par les habitant.e.s ainsi que des espaces plus discrets qui n’attendent qu’à être découverts.
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Voie rapide ( 1,6 km)
Cette voie courte propose de suivre les grands axes routiers qui traversent le quartier et d’observer les espaces controversés des Pradettes.
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Passage d’ici à demain ( 2 km)
Ce passage au cœur du quartier met en lumière les projections qu’ont les habitant.e.s sur leurs environnements tout en y voyant apparaître de nouvelles perspectives pour le futur.
L’exploration du quartier est guidée par un balisage de couleur sous la forme de carreaux colorés de céramique souvent en compagnie de plaques jaunes comportant un morceau du récit collectif. Une couleur = une balade. Il ne s’agit pas d’un balisage directionnel ni d’une injonction de direction, ils viennent inviter, ponctuer et accompagner la balade.
Nous avons également pu identifier de nombreux points d’intérêt, notamment la place des Pradettes qui constitue le cœur du quartier et où se déroule le marché (créateur d’échanges et d’un rassemblement hebdomadaire). Nous en avons fait le point de départ de nos 4 itinéraires sous la forme d’une structure appelée Cabane à bruit, où il est possible d’y piocher un guide. L’envie d’éléments de mobilier signifiants et partagés laissés à l’appropriation pour autrui nous a beaucoup été formulée. Ce qui fait en conséquence qu’en plus du balisage, du mobilier vient jalonner la marche à des points clés du quartier : Un Observatoire imaginaire, des Chouettes totems et des Assises bavardes.
Les structures :
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Cabane à Bruits
À retrouver sur la place des Pradettes, cette cabane est une occasion de faire du troc à la manière d’une boîte à lire. Elle permet de partager petites annonces, mots doux, objets à donner ou même réalisations personnelles. Elle retrace à l’aide d’une grande carte et d’explications les 4 itinéraires de Le Bruit qui marche et propose des éléments de compréhension du projet.
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Les assises bavardes :
Le parc Viollet-le-Duc est une zone de verdure beaucoup utilisée dans le quartier pour faire du sport. Il est connu des habitant.e.s pour ses grands espaces sauvages, ses cages de foot et son parcours santé. Ce banc vient proposer le repos dans un endroit très actif. Il vient offrir au regard la polyphonie des signes glanés dans ce parc.
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Observatoire imaginaire :
Ce point de vue propose un temps de pause et de contemplation via un panorama et une approche sensible et fictive de cet espace. La friche de Bordeblanche est un espace sauvage et très vert au plus proche des habitant.e.s des Pradettes. D’abord privée, celle-ci appartenait à la Dépêche et ensuite la Mairie l’a rachetée. Cet oasis est une source d’imagination, de controverse et de projection qui ouvre la conversation.
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Chouettes-totems
Ces emblèmes prennent la forme de l’animal totem du quartier : la Chouette. Ils invitent à prendre un temps à l’ombre des grands Cèdres pour une lecture des différentes strates du passé par ses habitant.e.s. Le parc des Cèdres est la zone verte la plus étendue du quartier. Nombreuxses sont celleux qui viennent s’y promener seul.e, en famille ou avec leurs animaux de compagnie. La proximité avec le gymnase, l’aire de jeux, et les terrains extérieurs en font un endroit vivant et riche en échos.
Vous pouvez nous retrouver sur @atelier.laberlue pour nos travaux en duo, ou sur @celubou et @lafourbe en solo !
Niveau du diplôme : DNSEP opt. Design graphique
Site Internet : http://@atelier.laberlue