Vivre dans un jardin hors-sol — Un compost e·matériel

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////BONJOUR, JE SUIS DÉSOLÉE POUR LES DOUBLONS DE CANDIDATURE, J’AI DES PROBLÈMES DE CONNEXION —- MERCI DE PRENDRE EN COMPTE CETTE VERSION, C’EST LA BONNE ET COMPLÈTE////////

Compost e·matériel

— une recherche en digestion de matières numériques et palpables

Anomalies de modélisations numériques, erreurs d’impressions et défauts d’un tricot s’entrelacent pour former un brouillage digne d’un camouflage dazzle contemporain. Tel est le tableau que dépeint Charlène Wang. Maniant les métaphores entre les pixels d’une image digitale et les trames d’un textile tricoté. Ces transferts et altérations successifs de la matière, se pose alors la question suivante : Quels effets ces protocoles de re-digestions ont sur nos perceptions et notre sens du toucher, viennent-ils les troubler ? … et si oui, n’est-ce finalement pas plus mal ?

Vivre dans un jardin hors-sol est une expérience qu’a conduite la jeune créatrice, dans le but de connaître un état de déconnexion du monde et de se confronter au ressenti qu’il entraîne. De là est née une impulsion creative la poussant à explorer sans cesse une nature transfigurée à la fois dans ses travaux et dans son quotidien. À l’image de notre ère anthropologique, la nature se meut, survit et croît en parallèle du développement de nombreux outils hypertechnologiques de la modernité.

« Je suis une compost-iste pas une posthuman-iste, nous sommes toutes compost, pas des posthumaines. » écrit Donna Haraway dans Vivre dans le trouble, c’est ce néologisme qu’a choisi Charlène pour titrer son mémoire Compost-iste. Elle y développe une démarche interdisciplinaire et singulière. Nourrie par une pratique personnelle de la 3D et de la programmation maille sur machine à tricoter industrielle, elle laisse place aux mélanges, brassages et digestions de matières de différentes natures. Souvent photographiques, ces associations de textures qui nous apparaissent dans leur immatérialité, nichées sur la toile de nos écrans, sont ensuite transférées sur des supports plus palpables — notamment les tricots jacquards qu’elle élabore.

—> des « composts-numériques »

Exploitant la technique du jacquard comme un outil pour transposer des images sous différents états — tricotée, imprimée, et également « digérée » par la photogrammétrie (une technique de modélisation d’images), elle produit des artefacts, des peintures textiles à contempler, à palper et à revêtir. Dans la peau des arbres est un projet mené durant l’année passée, en collaboration avec Xavier Dartayre, ami et photographe. Le fruit de ce travail en binôme et en complémentarité révéla des pièces interactives appelées des écorcé·e ; des mues tricotées aux apparences organiques pour de paraphraser la beauté des arbres et les messages laissés sur leurs écorces.

—> des « composts-textiles »

La circularité est important chez la jeune designer, c’est pourquoi les chutes de fils générés par sa pratique de développeuse maille, ne sont pas des matières rebuts à ses yeux et sont réutilisées. Elles ont des couleurs, un toucher et un impact planétaire. Dans la série de composts-textiles, elle insuffle la possibilité d’un devenir autre à ces amoncellements de fils qu’elle récupère. En les réinjectant dans un processus de réemploi par le feutrage, ils deviennent des conglomérats, tels des sédiments se stratifiant et ainsi se muent en des déchets destinées à se décompos(t)er.

Niveau du diplôme : DSAA MODE - Majeur Mode et environnement

Site Internet : https://www.instagram.com/cw4ng/