La Maladresse

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C’est d’abord à travers le regard des autres que la maladresse se révèle en communiquant une image différente. Mais ne serait-elle pas un moyen de s’échapper des normes ? La maladresse a toujours fait partie de ma vie et le regard que je lui porte a principalement été négatif. La question c’est d’autant plus posé car il y a un certain paradoxe entre la rigueur du design et l’imprévisibilité de la maladresse. Je me suis alors demandé si la maladresse pouvait devenir un principe de création ?

Riche en variations, elle permet d’expérimenter à chacune de ses interventions en bousculant notre quotidien. C’est à travers l’aléatoire et le hasard que la maladresse révèle tout son potentiel. À partir d’anecdotes et d’objets du quotidien, j’ai décidé de faire intervenir la maladresse en la décuplant. Deux principes se sont alors détachés celle autour de l’équilibre et celle du versement qui reviennent très régulièrement à travers la maladresse.

L’étagère est devenue mon objet de travail pour l’équilibre et le pichet pour le versement. Il m’a fallu expérimenter de manière rapide pour avoir une multitude de résultats. C’est pour cela que j’ai décidé de travailler à partir de formes simples qui peuvent être facilement modifiables.

Habituellement composé de deux points de fixation, j’ai décidé de créer une étagère avec seulement un seul point de fixation qui apporte alors l’effet pivotant. J’ai ensuite décliné la forme de l’étagère en y intégrant la verticalité ou en modifiant l’emplacement de la fixation, de manière à pouvoir multiplier l’utilisation de l’étagère en fonction du sens de celle-ci. De plus, les étagères, selon leur emplacement, peuvent créer une réaction à la chaîne en entraînant une autre avec elle ce qui peut être le cas à travers la maladresse. Cela demande donc à l’utilisateur une grande attention. Ce que j’ai voulu mettre en avant, c’est avant tout la relation aux gestes. La maladresse peut être une question de rapidité, en apportant cet effet bascule à l’étagère nous devons prendre le temps de manipuler.

Le second objet de mon étude est le pichet. J’ai donc voulu expérimenté les différents résultats que pouvait avoir le versement en fonction de la forme du pichet. De ce fait, il m’a fallu expérimenter de manière rapide pour avoir une multitude de résultats. J’ai déterminé une forme simple d’assemblage, bord contre bord créant alors un bec verseur et facilitant l’ergonomie du pichet. Cette forme de goutte devient une forme générique. J’ai ensuite décliné différentes ouvertures de manière à ce que chaque utilisation soit unique. Elles sont représentées sous forme de fiches pouvant être découpé, par sa forme et son matériau accessible l’idée est que chaque personne a la possibilité de manipuler l’objet et de se créer sa propre expérience.

Par l’intervention de la maladresse, chaque objet demande une certaine utilisation, un temps d’observation et de manipulation consciencieuse. Cela revient donc à créer un lien plus fort entre l’objet et celui qui le manipule en réinterrogeant ses gestes. L’objet adopte alors une nouvelle définition subjective et temporelle, propre à chaque occupant. La maladresse ne doit pas être vue comme une contrainte ou un échec, l’utilisateur doit définir sa propre application dans un désir d’appropriation et de découverte constante.

Niveau du diplôme : DNSEP Design

Site Internet : http://romane.perdriau