Faire Rempart

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FAIRE REMPART

Les fortifications nous apparaissent dépassées et anachroniques. Elles sont des ruines héritées d’un passé plus ou moins proche mais néanmoins révolu, de vagues stigmates des crises passées dont les mandats primitifs – la surveillance et la guerre – nous parviennent banalisés. Elles constituent néanmoins des reliefs significatifs de la construction de notre modernité : avec une éloquence cinglante, les places fortes racontent l’industrie de la guerre et, sous forme de prototypes, reflètent certains des dogmes et des idéologies qui sous-tendent aujourd’hui nos sociétés.

L’objet de mon travail est une recherche, une action de prospection qui a comme terrain d’investigation l’architecture militaire et, plus exactement, les places fortes. Cette matière première est appréhendée depuis un point de vue subjectif et surtout d’après une mythologie personnelle : le mobile de cette étude relève moins d’un traitement exhaustif, raisonné et méthodique du sujet que de l’expression d’une subjectivité et d’une partialité. Il s’agit d’une recherche transversale, en premier lieu plastique mais finalement étendue aux champs technique, esthétique, théorique, historique ou encore iconographique.

Ce projet s’élabore et prolifère de manière exploratoire, suivant des concepts et des directions qui se sont imposés au fur et à mesure du travail d’investigation. Il s’organise suivant deux approches complémentaires et menées de front. D’une part, l’auscultation des fantasmes, idéologies, symboles et concepts que la figure de la place forte a pu mobiliser ou mobilise encore. En parallèle, avec la volonté de comprendre et d’éprouver ce type d’ouvrage de manière directe et physique, une part du projet se fonde sur l’observation et l’examen approfondi, mené in situ, de différents sites fortifiés.

Ce projet est aussi le sujet d’une expérimentation technique autour des outils de la gravure taille-douce classique et de ceux de la gravure assistée par C.N.C. Mes estampes incorporent également impression digitale et les dessins au traceur. Cela débouche sur une certaine profusion de média, de fichiers, de photos, de fragments, que je traite et assemble afin d’en faire émerger un sens intime. Ainsi, l’enjeu est aussi de donner à voir le processus obsessionnel de recherche autant que ses produits. Montrer les tâtonnements, les tentatives, l’épuisement des formes, les esquisses, les impasses. Finalement, la somme de ces itérations permet de sonder et de rendre compte de cet objet architectural complexe que constitue une place forte.

 

Niveau du diplôme : Master 2 (gravure)

Site Internet : https://www.dropbox.com/s/6ut5fniit3dxqz6/portefolio_ida-ferrand.pdf?dl=0