Ce projet cherche à donner les outils et les informations nécessaires pour fabriquer son propre vinaigre chez soi (même dans des petites habitations), mais aussi des supports pouvant faciliter la transmission de ce savoir-faire.
C’est aussi une recherche visuelle et graphique sur différents usages liés au vinaigre. À travers un nuancier d’encres réalisées à base de vinaigre pour la sérigraphie, en utilisant du vinaigre pour faire des teintures textiles avec des déchets alimentaires, en photographiant et en filmant ses bactéries observées au microscope.
Tout est parti d’une observation.
C’est en transvasant du vinaigre fait maison dans une bouteille en verre que j’ai observé de petits organismes s’agiter à la surface du vinaigre.
J’ai alors découvert que le vinaigre est vivant. Le vin tourne au vinaigre (fermente) grâce à une colonie de bactéries: l’acétobacter. Cette colonie se forme au contact de l’air, à la surface, c’est la mère de vinaigre.
Fabriquer du vinaigre chez soi était une pratique courante. Les souches de bactéries étaient transmises de génération en génération. Cette pratique est devenue plus rare de nos jours, surtout en ville, où nos habitations sont souvent plus petites. Le temps de fermentation traditionnellement long (des mois, voire même des années pour le vinaigre balsamique) est réduit à 24h par les méthodes de fabrication industrielles, en revanche les bienfaits et les vertus du vinaigre deviennent inexistants.
J’ai cherché à développer un vinaigrier et des outils adaptés à la fabrication de vinaigre dans des petits espaces urbains.
Le vinaigrier peut s’utiliser « debout » ou « couché ». En variant sa position, la surface du liquide en contact avec l’air où se développent les bactéries, est plus ou moins grande. Ceci permet d’accélérer (ou pas) la transformation du vin ou autres en vinaigre. Il peut aussi être suspendu en l’attachant par son « col ».
Le bouchon en liège laisse passer de l’air grâce à sa porosité, ce qui permet aux bactéries de respirer et se développer correctement.
Pour prélever facilement le vinaigre j’ai dessiné des pipettes en verre ayant un grand réservoir à leur base. Une fois les formes définies j’ai réalisé des moules en plâtre réfractaire afin de les souffler en verre à l’intérieur. Il s’est avéré que cette technique de soufflage n’était pas la plus adaptée pour réaliser des pipettes.
Des leporelos de la taille de cartes postales retracent visuellement les principales étapes de conception et de fabrication de chaque élément.
Afin d’encourager le partage et la transmission de souches de bactéries saines, j’ai réalisé des bouchons en liège qui peuvent s’utiliser avec des pots en verre ou en céramique présents dans le commerce, par exemple des pots de yaourt, de confiture etc.
Pour transmettre les informations nécessaires pour faire son vinaigre. Des torchons sur lesquels est sérigraphié le pas à pas pour lancer son propre vinaigre chez soi, que ce soit avec ou sans une souche de bactéries.
D’autre part j’ai cherché à explorer des usages plus graphiques et visuels autour du vinaigre. En réalisant un nuancier d’encres réalisées à base de vinaigre pour faire de la sérigraphie, puis en réalisant un autre nuancier de teintures textiles à base de déchets alimentaires et de vinaigre.
Afin de rendre visibles les bactéries qui font le vinaigre je les ai observées au microscope, pour les photographier et les filmer. Changer d’échelle pour les rendre visible.
Niveau du diplôme : DNSEP design
Site Internet : https://www.instagram.com/emy__parra/